La communication non verbale ou plutôt voir au travers des gens
Pour la plupart d’entre nous, le langage non verbal est automatiquement synonyme de trahison. Pourtant, si l’on prend le temps de bien analyser la chose, ne serait-il pas justement, un allié ? Autant pour nous, afin de nous connaître et nous comprendre lorsque l’on se voit d’un point de vue extérieur dans une situation, mais aussi pour notre interlocuteur. Sans prendre tout au pied de la lettre, il serait alors plus facile, lorsque la maitrise du non verbal se fait bien, de pouvoir enfin comprendre les émotions cachées de nos interlocuteurs. Parce que la communication non verbale va au-delà du fait de se croiser les bras et les jambes en guise de fermeture. À chaque fois que l’auditoire en apprend un peu plus sur cette longue et profonde science, il se retrouve captivé, voire ensorcelé.
Une experte en synergologie, une méthode de lecture du langage corporel, Olga Ciesco, qui a volé de Paris pour venir nous voir, dans notre cher Palais des Congrès pour être présente sur la scène de l’AICPF. Elle se disait totalement excitée et honorée de venir dire bonjour à Montréal, mais franchement, c’est Montréal qui se compte maintenant chanceux d’avoir pu écouter ses propos avec autant d’intérêt.
« Du moindre changement de position à la plus petite microdémangeaison. Imaginez l’avantage que vous avez dans votre vie privée et professionnelle, quand vous savez décoder ce langage intuitif et incontrôlable chez vos interlocuteurs. »
En amenant une tout autre dimension aux faits déjà entendus à propos de la communication non verbale, la principale notion amenée, lors de son passage à Montréal fut la différence entre nos deux cerveaux.
L’hémisphère gauche du cerveau régularisant tout ce qui est plus sérieux : le détail, la logique, l’analytique, les chiffres, la méthode. Cet hémisphère contrôle la partie droite de notre visage.
L’hémisphère droit étant la partie un peu plus fofolle : l’intuition, la créativité, les arts, mais surtout l’émotion. Cet hémisphère contrôle la partie gauche de notre visage.
Ne craignez pas, cela ne s’en va pas nulle part. Au contraire. C’est la base de tout.
Le côté gauche du visage, la main gauche, les mouvements de corps. Tout cela réside du non verbal. Prenez exemple sur une photo ou regardez attentivement votre interlocuteur, le côté gauche ne mentira jamais. C’est lui qui détient l’émotion profonde et sincère.
Tout comme, lors du discours enflammé, le politicien tient à garder ses deux mains devant, en guise de confiance, de sureté. Mais lorsque vient le temps d’émettre un propos où le désarroi franc, authentique n’y est pas…oh ! La main gauche perd alors son fil et s’en va se balader un peu derrière, un peu plus bas.
Une autre astuce géniale du non verbal : dissimuler une fierté n’est pas aussi facile que l’on croit. Inconsciemment, nous allons sautiller un petit coup, une petite élévation, ou encore, nous allons nous passer deux doigts subtils sur le torse.
Les micros démangeaisons selon Olga
Ou plutôt, ces picotements soudain pour dissimuler une émotion honnête que l’on ne veut pas montrer.
Le nez : lorsqu’il est caressé ou tapoté, cela signifie que nous désirons passer à l’action, que nous recevons alors une idée soudaine vers la progression.
Le menton : l’ambiguïté assurée, une hésitation par cause de frayeur, de doute.
La joue : quelque chose s’est mal passé, nous avons eu envie de mordre pour nous défendre, pour attaquer.
La moustache : une difficulté avec l’autorité, un doux besoin de rébellion.
L’oreille : lorsqu’on la ferme, on ne veut pas entendre ces propos. Lorsqu’au contraire on l’agrandit, on désire en écouter davantage. Idem pour les yeux
C’est ce qui nous amène à penser… À quand la science du paratextage ?
Le monde actuel dans lequel nous vivons est en constant paradoxe entre la réalité et la cyberréalité. Nous vivons dans l’instantanéité du moment où l’action du langage verbal ne se donne pas autant que celui du pitonnage sur ce fameux nuage internet « source de vie ». Serait-il possible de découvrir une autre forme de communication non verbale ? La communication non écrite. Dans l’ère des textos indispensables et des courriels interminables dans laquelle nous vivons, est-il possible d’avoir réussi à transformer le non verbal en non écrit grâce à la ponctuation, aux majuscules, aux espaces vides… Cela peut laisser présumer plusieurs options.
Les points de suspension, ces fameux trois petits points :
– Ne pas vouloir ou pouvoir terminer son idée.
-Se retenir de dire quelque chose.
-Laisser savoir que franchement, ça nous laisse dubitatifs.
-Un manque d’imagination, un etc non complété.
Et sincèrement, ça laisse souvent présager autre chose… (vous voyez ?)
Les majuscules :
-De la colère.
-De l’emphase sur un mot, un concept en particulier.
Les points, ex : Merci.
-Vouloir couper la conversation sec.
-Faire savoir à l’interlocuteur que vous avez une amertume à son égard
Saviez-vous que d’après une récente étude de l’Université de Binghamton aux États-Unis, les textos où les phrases sont ponctuées normalement manquent de sincérité.
Parlant de texto, parlons de correction automatique
Ou plutôt l’art de devoir se confondre en excuse après avoir un message texte étonnant (la plupart du temps détonnant).
Dans un contexte tout à fait sérieux de remplacer des mots clefs par des mots tout à fait absurdes et hors contexte, peut s’avérer un peu douteux :
« salut les gras » vs « salut les gars »
« je me suis fait tattooer un petit herpès sur la cheville » vs « je me suis fait tattooer un petit hercule sur la cheville »
« Parfait patron, je termine ça live » vs « Parfait patron, je termine ça love. »
Il est certain que vous avez sauvegardé vos plus comiques dans votre album photo de votre téléphone.
Quels sont les vôtres?
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